Introduction

Une fois j'ai reçu ce message d'une enseignante du bouddhisme zen rinzaï. Elle me parlait d'elle. À force de le lire, il est affiché bien en vue dans un endroit de la maison, je l'ai fait mien. Dans ce blog je vais raconter des histoires qui montrent cette rencontre du bouddhisme avec les gens que je fréquente dans mon travail et dans ma vie quotidienne. Quand on pratique le zen, pour comprendre, on se sert souvent de petites histoires des temps anciens, qui se passent en Chine ou au Japon. Dans cet espace, je me propose d'écrire des anecdotes très actuelles, vécues par un bouddhiste zen engagé dans la vie quotidienne.

Mon crâne rasé expose l’ossature du visage et ma fragilité
dans cette mise à nu.
Pourtant peu savent lire
ce livre ouvert de ma chair,
moins encore suivre les signes de ma Route,
toute en conduite solitaire, toute en communion
avec d’autres tracés.


Rei Myò Sensei
Août 1997

samedi 16 avril 2011

Ça marche, ça ne marche pas.

Ça marche, ça ne marche pas. Il y a toujours cette expression qui revient dans chaque article. Elle résume vraiment pour moi le repère pour la conduite que l'on doit avoir dans la vie quotidienne.
Comment dire, comment expliquer ça ? Je t'ai dit, "ta manière de gérer le problème ne marche pas".  "Ça marche" quand il n'y a pas de trace. Si tu ne te sens pas bien pendant le règlement du problème, si tu n'es pas à l'aise après, c'est là que je dis ça ne marche pas. C'est dans une parfaite tranquillité que tu dois faire face à l'adversité. La parole dite ne dois pas avoir d'écho, elle ne doit pas non plus résonner. La parole qui blesse a un écho et résonne. Elle est comme une bouteille de poison que tu ouvres et qui imprègne la pièce où tu te trouves aussi. Ne pas laisser de trace ce n'est pas quand rien ne change, ce n'est pas quand rien n'est réglé, car là ça ne marche pas non plus. Qu'est-ce que c'est alors de ne pas laisser de trace tout en réglant le problème ?
Il faut revenir sur la rencontre, car les problèmes viennent souvent après les rencontres. Un nouveau collègue de travail entre en scène et la donne est changé, il faut faire avec. On ne va pas se plier à la volonté, aux manières de l'autre, de même l'autre ne va pas entrer dans le moule que l'on aura réussi à lui imposer ou qui est déjà là.  Il faut accepter que la rencontre implique que rien n'est plus comme avant. Cela n'est pas une idée qui se discute, c'est exactement comme quand on met du sel dans de l'eau, l'eau est salée, c'est tout. À ce moment là, si on pense "l'eau n'est pas salé", ça ne marche pas. Et il faut être persuadé que ces nouveaux ailleurs sont toujours mieux que les avants qui ne bougeraient pas malgré la nouvelle donne.
Ne pas s'accrocher à des idées que l'on croit être sienne. Changer ses habitudes. Accepter le changement. Se remettre en cause. Bien comprendre que l'on n'est qu'un moment de quelque chose en perpétuel changement, et pas une chose fixe comme le nom que l'on porte ou les idées que l'on a de soi.  
Pour en arriver là, il n'y a qu'une chose à faire, s'asseoir en zazen et jours après jour découvrir la chose la plus sublime et la plus décapante qui soit, découvrir que l'on n'est qu'un moment de quelque chose en perpétuel changement.

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