Introduction

Une fois j'ai reçu ce message d'une enseignante du bouddhisme zen rinzaï. Elle me parlait d'elle. À force de le lire, il est affiché bien en vue dans un endroit de la maison, je l'ai fait mien. Dans ce blog je vais raconter des histoires qui montrent cette rencontre du bouddhisme avec les gens que je fréquente dans mon travail et dans ma vie quotidienne. Quand on pratique le zen, pour comprendre, on se sert souvent de petites histoires des temps anciens, qui se passent en Chine ou au Japon. Dans cet espace, je me propose d'écrire des anecdotes très actuelles, vécues par un bouddhiste zen engagé dans la vie quotidienne.

Mon crâne rasé expose l’ossature du visage et ma fragilité
dans cette mise à nu.
Pourtant peu savent lire
ce livre ouvert de ma chair,
moins encore suivre les signes de ma Route,
toute en conduite solitaire, toute en communion
avec d’autres tracés.


Rei Myò Sensei
Août 1997

dimanche 13 juin 2010

Donner et recevoir

Aujourd’hui l’occasion m'a été donné de faire quelques commentaires sur le don. À mon sens, la pratique du don est la clé du problème, c’est-à-dire la solution aux préoccupations que nous avons coutume d’évoquer, à savoir comment vivre, bien vivre ensemble dans cette classe, vivre dans un monde plus vaste qui nous permette de nous retrouver en harmonie avec toutes les personnes qui croisent notre chemin. En deux mots : comment réussir.
Si on y regarde d’un peu plus près, tout au long de la journée nous sommes en train de recevoir. Nous recevons des informations, des conseils, nous découvrons des choses à travers d’autres, et à l’inverse nous donnons tout au long du jour.
Quand on reçoit quelque chose que nous percevons comme ayant une réelle importance pour nous, un service rendu ou un prêt d'argent par exemple, le réflexe le premier est de donner en retour à celui qui nous donne, dans notre esprit, on remercie. Cela ne marche pas. La pratique qui va agrandir notre champ de vision n’est pas celle là. Il faut que nous donnions sans savoir à qui nous donnons et pourquoi nous donnons. Savoir cela n’a aucune importance. Bien au contraire, si nous nous contentons de donner à celui qui nous a donné, nous créons une situation à deux, une toute petite situation qui a pour rayonnement la limite immédiate de notre égocentrisme. Par contre un don sans but, sans intentions, agrandi considérablement notre influence, et rayonne à l’infini.
Si j’avais à faire un croquis pour signifier  cette différence, je ferais pour le premier cas de figure un gribouillage sur une feuille, qui aurait pour amplitude que le mouvement de mon poignet, et pour le don plus large je ferais un trait avec des volutes qui sortirait très vite de l’espace blanc du papier, qui continuerait sur la table, les murs de la classe, puis le couloir, les murs extérieurs. Je laisse votre imagination, que je sais grande pour continuer ce cheminement du don. On doit remercier la personne qui nous donne en donnant à son tour à d’autres.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire