Introduction

Une fois j'ai reçu ce message d'une enseignante du bouddhisme zen rinzaï. Elle me parlait d'elle. À force de le lire, il est affiché bien en vue dans un endroit de la maison, je l'ai fait mien. Dans ce blog je vais raconter des histoires qui montrent cette rencontre du bouddhisme avec les gens que je fréquente dans mon travail et dans ma vie quotidienne. Quand on pratique le zen, pour comprendre, on se sert souvent de petites histoires des temps anciens, qui se passent en Chine ou au Japon. Dans cet espace, je me propose d'écrire des anecdotes très actuelles, vécues par un bouddhiste zen engagé dans la vie quotidienne.

Mon crâne rasé expose l’ossature du visage et ma fragilité
dans cette mise à nu.
Pourtant peu savent lire
ce livre ouvert de ma chair,
moins encore suivre les signes de ma Route,
toute en conduite solitaire, toute en communion
avec d’autres tracés.


Rei Myò Sensei
Août 1997

vendredi 24 septembre 2010

Patience, patience...

Régler le problème tout de suite, voilà comment continuer la réaction en chaîne de la violence. L'attitude opposée est bien de savoir attendre. Apprendre à attendre. Savoir attendre, patiemment. Dans notre culture, la patience est mal vue, le proverbe
"La patience est la vertu des ânes",   c'est-à-dire c'est une sottise de supporter ce qu'on peut ne pas endurer, résume bien l'état d'esprit dans lequel, au fond, nous avons été élevé.
Quand tu es agressé, tu es mal à l'aise, le sentiment que tu subis une injustice te submerge, tu te sens humiliée, la souffrance que tu ressens est intolérable, tu veux que ça cesse, alors tu réagis. Tu tentes de régler le problème tout de suite. Tu es agressive en retour, tu tentes d'humilier la personne, parfois tu insultes, tu dis plusieurs méchancetés, etc. Cela ne marche pas. Je ne pense pas que ce soit la bonne solution. En plus de souffrir de l'agression de l'autre, tu souffres d'avoir toi-même agressé en retour. Tu souffres d'avoir été comme l'autre dont tu détestes les manières et la manière d'être. Dans la classe, j’ai simplement écrit sur le mur “pas comme eux”, pas comme lui doit être toujours et partout ta devise.
L'agression a pris de l'ampleur par ta riposte. La haine que tu cultives en toi de cette façon agit sur ton cœur comme un poison.
Ne pas régler le problème tout de suite n'est pas ne pas régler le problème.
Ne pas régler le problème tout de suite c'est commencer à régler le problème, c'est avoir une chance de le régler un jour. Laisser faire, laisser passer.
La tradition le dit bien : “quand je suis perdu et que je ne sais plus que faire ni où aller, je m'assois en zazen”. Plus récemment d’autres l’ont aussi remarqué, je pense à un livre d’Henri Miller que j’ai relu, il y a peu, pour une situation similaire il conclut “le mieux c'est de ne rien faire du tout”.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire